- SAYNÈTE
- SAYNÈTESAYNÈTEPetite pièce théâtrale comique, qui présente d’ordinaire des types populaires, la saynète est un exemple frappant des rapports entre la table et la littérature: tout comme la farce , la satire , l’entremés (qui est à rapprocher du terme «entremets», mais qui signifie «intermède»). Le terme de sainete désigna d’abord le petit morceau d’aliment qui récompensait les exploits des oiseaux de chasse; il signifia ensuite un plat appétissant. Cette forme théâtrale remplaça les pasos y entremeses du Siècle d’or espagnol et trouva son apogée au XVIIIe siècle avec les œuvres de Ramón de la Cruz; elle conserva sa faveur dans la seconde moitié du XIXe siècle, entre les manifestations favorites du género chico (désignation des pièces théâtrales courtes, en opposition au género grande de plus de deux actes).1 ♦ Hist. littér. Petite comédie bouffonne du théâtre espagnol (que l'on jouait pendant un entracte).2 ♦ Petite pièce comique en une seule scène, avec peu de personnages. ⇒ sketch. Les saynètes de Tchekhov.Synonymes :- sketchsaynèten. f. Petite pièce comique à peu de personnages.⇒SAYNÈTE, subst. fém.THÉÂTREA. — HIST. LITTÉR. Petite comédie bouffonne du théâtre espagnol qui était interprétée pendant l'entracte d'une pièce plus importante. Des fantaisies castillanes, telles que saynètes et romans de cape et d'épée (REYBAUD, J. Paturot, 1842, p. 8). Le théâtre del Principe [à Madrid] est d'une distribution assez commode; on y joue des drames, des comédies, des saynètes et des intermèdes (GAUTIER, Tra los montes, 1843, p. 110).B. — Vieilli. Petite pièce comique ne comprenant généralement qu'une scène et un nombre restreint de personnages. Synon. sketch. Jouer une saynète. Une saynète devait clore la représentation, l'éternelle saynète à trois personnages (HUYSMANS, Sœurs Vatard, 1879, p. 142). On ne les vit jamais (...) interprétant des saynètes improvisées (COLETTE, Sido, 1929, p. 131).Prononc. et Orth.:[
]. Att. ds Ac. dep. 1878. Lar. encyclop.: saynète, sainète. Prop. CATACH-GOLF. Orth. Lexicogr. 1971, p. 297: sainète. Étymol. et Hist. 1. 1764 masc. saïnete « petite pièce comique espagnole » (lettre ds Affaires Étrangères, Corr. pol. d'Espagne, vol. 540, in Relation de la fête donnée par M. le Marquis d'Ossun Ambassadeur de France à Madrid, f ° 148 v °: Un saïnete, ou Intermede, intitulé la Valée du plaisir, succeda à ce Prologue), attest. isolée; 1823 saynete (BOISTE); 2. 1855 p. ext. « petite pièce comique très courte » (SAND, Hist. vie, t. 4, p. 191). Empr. à l'esp. sainete, att. dep. 1385 au sens de « petit morceau de nourriture donné en récompense à un faucon de chasse » (LOPEZ DE AYALA ds COR.-PASC.), puis « toute bouchée agréable au goût », puis « toute chose plaisante », et enfin « pièce bouffonne en un acte qu'on donnait avant le deuxième acte d'une comédie » (déb. du XVIIe s., CORRAL, ibid.), dér. dimin. de saín « graisse, spécialement des animaux », du lat. vulg. saginum (v. saindoux). Fréq. abs. littér.:18. Bbg. HASSELROT 20e s. 1972, p. 58. — SCHMIDT 1914, § 598.
saynète [sɛnɛt] n. f.ÉTYM. 1764, saïnette; esp. sainete (de sain « graisse »; → Saindoux), proprt « morceau de graisse qu'on donne aux faucons quand ils reviennent », d'où « assaisonnement », et rattaché à scène.❖1 Hist. littér. Petite comédie bouffonne du théâtre espagnol que l'on jouait pendant l'entracte d'une grande pièce.2 (1904). Cour. Petite pièce comique, en une seule scène, avec un petit nombre de personnages. ⇒ Sketch. || Les saynètes de Tchékhov.
Encyclopédie Universelle. 2012.